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Abbé laïc
Vassal du prince qui rend le service militaire contre la jouissance d’une partie des terres monastiques. Ce système se développe avec à la pauvreté du fisc royal ; pour doter un laïc, on fait de lui un abbé.
La manse abbatiale (patrimoine que le laïc possède) s’oppose à la manse conventuelle. Avec cette manse, l’abbé laïc peut se constituer une clientèle vassalique.
En plus du rôle religieux réel que détiennent les abbés laïcs (on leur adjoint le titre de venerabilis), leur rôle économique et politique est capital.


Administrateurs
Maire (major) : ancien du village qui sert d’auxiliaire au prévôt
Sergent : agent subalterne de l’administration domaniale
Prévôt : A l’origine, intendant d’un domaine. Ensuite, agent du roi.

Adoubement
Cérémonie d’accès à la chevalerie, au cours de laquelle le futur chevalier reçoit ses armes et est frappée d’une colée à la base du cou.

Alleu
Terre dont le statut est le plus proche de la pleine propriété. Les droits du possédant ne sont pas limités par un pouvoir supérieur.

Apanage
Avance d’hoirie consentie aux fils cadets du roi en échange de leur renonciation totale au reste de la succession royale.

Avoué laïc
Homme chargé d’assurer la défense des biens de l’immuniste et d’administrer ses gens. Ce système de l’avouerie, qui permet à un laïc d’assurer des fonctions judiciaires et économiques pour un clerc (qui ne peut les exercer en raison de sa fonction religieuse) est source de nombreux abus de pouvoirs.

Ban (bannum)
Pouvoir de contrainte et de commandement appartenant autrefois au roi et accaparé par les seigneurs. Les seigneurs débordent de leurs propres domaines. La genèse de la seigneurie banale est discutée, entre ses origines dans la richesse des plus forts et dans l’affaiblissement de l’Etat. Le droit de ban est avant tout judiciaire. Les profits économiques tirés du ban sont les banalités.

Bénéfice
Bien foncier accordé par un puissant à son nouveau vassal après la cérémonie de la recommandation. Il est remplacé au X par le mot fief, marquant le tournant de la vassalité vers la féodalité.

Bienfaits
Cadeaux accordés par un puissant à son nouveau vassal

Cens et champart
Le cens est payé au seigneur de façon fixe, en argent ou en nature, le champart est proportionnel à la récolte.

Chapitre cathédral
Entité composée de chanoines qui aident l’évêque. Ces chanoines sont des clercs, séculiers ou réguliers (règle de Saint Augustin). En France, le chapitre cathédral élit l’évêque.

Charte de franchise
Elles apportent aux paysans des libertés en échange de la colonisation d’une terre. Elles sont un remède aux exactions banales insupportables. Ex : Lorris en Gâtinais. Les chartes précisent les devoirs des paysans en supprimant les plus dures obligations. Mais les concessions obtenues sont souvent payantes, et les paysans s’endettent.

Commune
Notion floue. Association jurée, obtenant la confirmation de ses usages et de ses coutumes, le droit de choisir en son sein des magistrats chargés de défendre ses privilèges et d’exercer en son nom une juridiction plus ou moins étendue. Elles remplissent un vide politique et répondent aux besoins des groupes sociaux urbains. Elles sont des institutions de paix.
Comte palatin
Dans l’empire, les comtes palatins sont chargés de gérer le fisc royal dans chaque duché. Chaque duché comte un comte palatin. Cette fonction est d’origine carolingienne. Leur puissance politique dépend de la taille des biens qui leur sont confiés. Il sont très proches du pouvoir royal, et considérés à l’égal des ducs.

Consuetudo / Consuetudines 
Règle juridique issue d’une façon de faire ou d’agir consacrée par l’habitude et reconnue comme obligatoire au sein du groupe social. Au XIIè, au singulier (consuetudo), il désigne un corps de règles coutumières applicables dans un cadre territorial déterminé. Au pluriel (consuetudines), il désigne les droits et profits liés à l’encadrement rapproché des populations. Lien existant entre la dislocation du pagus et l’apparition des consuetudines.

Décime
Levée royale ou pontificale sur les biens des églises, elle est exceptionnelle. A ne pas confondre avec la dîme.

Dépouille (droit de)
Droit pour le souverain de prendre les biens d’un évêque défunt.

Division administrative carolingienne
Comté : dirigé par un comte choisi par le roi et révocable
Pagus : Par un vicaire
Gau : Par un centenier
Marche : zone frontalière indécise tournée contre les païens ou les musulmans (sauf Bretagne). En état de guerre perpétuelle, ils sont confiés à un markgraf qui détient tous les pouvoirs.

Faide
Vengeance légitime des proches offensés qui font appel à leurs parents, amis.

Fief
Le terme remplace progressivement celui de bénéfice au XI. Il est le plus souvent foncier, mais avec le développement de l’économie monétaire, il peut s’agir de droits de commandement, de revenus et biens d’Eglise usurpés par des laïcs, de péages, de dîmes, de fonctions diverses, et même de rentes.
Le fief devient la raison d’être de la vassalité.

Guilde
Association de secours entre marchands, puis association professionnelle. Elles apparaissent au X.

Hommage (rite)
2 temps :
Geste de mains : Le futur vassal se présente tête nue, sans armes, s’agenouille et place ses mains dans celles de son seigneur (immixtio mannum). Ce geste suffit mais est souvent accompagné d’une déclaration de volonté.
La fidélité : formule par lequel le vassal précise la nature de son engagement et qui le fait entrer dans l’amitié du seigneur. Un serment l’accompagne, prêté sur des livres saints ou des reliques pour lui donner un caractère sacré. Le baiser de paix a aussi valeur religieuse. La fidélité devint la partie essentielle du rite au XI.
Immédiatement après l’hommage vient l’investiture, où le vassal reçoit un fief (ou bénéfice)/
Hommage de paix : Il est utilisé pour apaiser un conflit entre deux partenaires. Conduit par des tiers, il ne donne pas lieu à la concession d’un fief et ne crée pas de subordination.
Hommage en marche : Conclu à la limite de deux principautés, il lie de grands personnages qui se promettent sûreté réciproque. A la faveur de la croissance du pouvoir royal, il devient un véritable lien vassalique entre le roi et les princes.
Hommage lige : Hommage rendu au seigneur principal qui doit être servi avant les autres (1er cas en 1046)

Honneur (honores)
Bien foncier temporaire accordé en salaire pour l’exercice d’une fonction politique. Différent des bénéfices et bienfaits. Ils deviennent héréditaires (de fait, et non en droit) sous Charles le Chauve. A partir de l’accord de Coulaines (843), le roi de Francie occidentale est juridiquement en tort s’il soustrait un honor dûment tenu. Il peut toutefois déplacer un marquis titulaire de son comté s’il lui donne un honor équivalent. Seul un roi très puissant peut soustraire honor sans compensation s’il estime que son bénéficiaire en use indument.

Institutions
Mall : Tribunal royal présidé par le comte

Köenigsfreie
Groupe social des « libres du roi », paysans attachés au sol et qui payent la capitation, l’impôt foncier et un impôt de rachat du service militaire.

Liber
Homme de condition juridique libre, et/ou homme exempt de charges.

Ligesse ou ligence
A la fin du XI, être l’homme lige (libre de tout engagement) d’un seigneur c’est lui devoir un service prioritaire.

Ministeria
Tâches d’administration confiées par le seigneur à des serfs domestiques. Les ministeriales deviennent peu à peu des hommes indispensables, surtout en Germanie

Miles (chevalier)
Le terme s’impose au XI alors que s’efface celui de nobilis. En Germanie cependant, la distinction noble/chevalier persiste jusqu’au XIII.

Missi dominici
Institution crée à la fin du VI et renforcée par Charlemagne : envoyés royaux circulant par 2 ou 3 (souvent un comte et un évêque) chargés d’enquêter sur les abus, proposant des sanctions et dirigeant les tribunaux. Ils assurent la cohésion de l’empire carolingien.

Nécrologe
Livre, registre sur lequel on inscrit les noms des morts.

Nicolaïsme
Désigne l’incontinence des prêtres (mariage, concubinage…) qui sont normalement contraints au célibat.

Nobilis
Au Xe, le terme est encore incertain. Il définit un niveau social supérieur caractérisé par un genre de vie, mais en aucun cas par des privilèges.

Ordalie
Désigne le “jugement de Dieu”. Epreuves qui consistent à laisser Dieu de la souffrance et/ou de la mort de l’accusé (porter un fer rouge sur un endroit du corps, eau bouillante, mettre à l’eau quelqu’un qui est attaché et lesté…).

Pagus
Circonscription administrative héritée de l’empire carolingien. En théorie, elle a un comte à sa tête ; en réalité, on trouve des pagi comportant plusieurs pagi : l’Auvergne en a 4.

Plaid
A l’origine, réunion bi-annuelle des hommes libres sur l’ordre du roi germanique pour prendre des décisions ou partir en expédition militaire. En réalité, toute réunion...
Les notices de plaid sont des notices consécutives à un conflit entre un moine et un personnage qui lui réclame un territoire ; le personnage est convoqué à un plaid, doit apporter la preuve de ce qu’il avance, et s’il échoue, il doit rédiger cette notice, qui peut ensuite servir de « titre de propriété ».

Principauté territoriale
Territoire où le roi n’intervient plus que par l’intermédiaire du prince, qui est un ancien administrateur carolingien. Ces principautés sont reconnues pas le roi, qui en est lui même issu.
Une principauté est un conglomérat de pouvoirs locaux dont l’élément structurant est le comté (pagus). Elle est administrée par l’intermédiaire des vicomtes.

Prébende
Droit de percevoir dans un chapitre cathédral ou collégial les revenus affectés à une fondation.

Régale
Perception par le roi des profits d’un évêché royal durant la vacance du siège épiscopal.

Relief
Taxe de succession d’un fief qui s’impose après la pratique des cadeaux remis par l’héritier d’un fief à son nouveau seigneur, lorsqu’il lui prête hommage et fidélité. Il est fonction des revenus du fief.

Saint Benoit et les Bénédictins
Romain. Il écrit sa règle de vie commune au début du IV. La règle se répand en Europe dans la 1er moite du VII, suite à son imposition à tous les monastères par Louis le Pieux lors d’un des conciles d’Aix la Chapelle en 817.
Institutions souples, mais régulières, contact permanent avec la vie rurale par le travail des champs. Travail intellectuel majeur dans les scriptoria (ateliers de copies).

Servus (serf)
Non libre, ou celui qui sert le maître d’un domaine. Le serf ne peut avoir deux maîtres. Il est tenu à l’écart des ordres religieux. Il ne peut ester en justice, ni disposer librement de ses biens. Il ne peut participer à la défense du village (sauf cas exceptionnels en Germanie). Soumis au droit de poursuite du seigneur, il ne peut se déplacer librement. Il paie certaines taxes dont le chevage, le formariage (en cas de mariage hors de la seigneurie). Le serf ne peut transmettre d’héritage, il a la « mainmorte » en la matière. Des usages divers sont établis pour passer outre cet interdit. La mainmorte devient une taxe sur l’héritage prélevée par le seigneur.

Stämme
Anciennes tribus germaniques, elles deviennent les principautés territoriales, unies par la même loi et la même organisation militaire. Leur origine est le plus souvent militaire, face à la nécessité de se protéger face aux Hongrois.
Unités territoriales à l’origine mises en place par les francs et les carolingiens sous forme de regna sous l’autorité de ducs ou marquis, comme la Franconie, Saxe, Bavière Thuringe, Souabe... Elles correspondent plus ou moins aux ethnies reconnues par les francs.